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France de Trail, le récit de Sylvaine CUSSOT
 
France de Trail, le récit de Sylvaine CUSSOT23-09-2017

France de Trail, le récit de Sylvaine CUSSOT

Sissi a terminé 6ème de ce France de Trail long (62km , 3500m d+), tandis que Manu' GAULT, son compagnon, terminait, lui, à la...5ème place du classement Masters1.

Notre CA BALMA a été formidablement bien représenté lors de ce France de Trail 2017 par Sissi et Manu', toujours fidèles au club (on les avait vus, également, lors des départementaux de cross de janvier à St Gaudens, au sein des équipes de la Tribu Orange).

La rédac' se fait l'écho de tous, trailers, coureurs Hors Stade et autres athlètes du club, pour adresser à Manu' et à Sylvaine nos félicitations les plus enthousiastes !!

Le récit de la course de Sylvaine.
Retrouvez cet article et les photos qui y sont rattachées en cliquant ICI

Récit  :


CHAMPIONNAT DE FRANCE DE TRAIL : UNE BELLE BALADE HUMIDE VOSGIENNE !

20 septembre 2017

Le championnat de France de trail, une épreuve à laquelle il nous tient à coeur de participer chaque année avec Manu. Venant de l’athlétisme, porter le maillot du club au moins une fois dans l’année est une symbolique à laquelle nous sommes attachés. 

Nous n’en avons d’ailleurs pas raté un seul depuis sa première édition. Après Gap, puis la Drôme, il avait eu lieu au Sancy et enfin, à Saint-Martin de Vésubie l’an dernier. Une bien belle occasion de découvrir les plus beaux sommets de l’hexagone non ? 

 

LES VOSGES COMME TERRAIN DE JEU POUR CETTE 5ÈME ÉDITION

Pour cette 5ème édition, la FFA a choisi d’organiser ce championnat dans les Vosges, plus particulièrement à Gerardmer, avec comme support, un évènement bien connu et très apprécié des coureurs de là haut : le Trail de la Vallée des Lacs. Chouette, un terrain de jeu que nous avons très rarement l’occasion de fréquenter (il faut dire que c’est un peu à l’autre bout de la France !), et que nous sommes ravis de découvrir.

Date retenue pour ce championnat de France de trail long : le samedi 16 septembre 2017, avec un départ à 7h. Ce qui ne nous arrange pas du tout (enfin surtout Manu, qui, même s’il a beaucoup de congés, ne peut pas les poser comme il le souhaiterait …), avec la journée de travail le vendredi et la route à faire dans la soirée … mais bon, on s’adapte, comme tout le monde !

Le parcours est annoncé très varié, mais aussi piégeux. Attention, les pentes vosgiennes peuvent en surprendre plus d’un ! ;)) Au programme donc pour ce samedi, un parcours de 61km et 3500m de dénivelé positif. Et un tracé tout en dents de scie ! Miam miam ! Et bien entendu, un vrai climat de là haut : fraîcheur et pluie annoncées, juste pour nous rappeler qu’on est loin de chez nous … et ouais, on a quand même un bon 7h pour arriver à destination … !

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UN DÉBUT DE COURSE, DROIT DANS L’PENTU !

Réveil trompette à 4h20 pour avaler un petit déjeuner suffisamment tôt. La nuit fut courte … trop courte, et pas du tout reposante ! J’hésite entre la tenue de frileuse et celle de courageuse guerrière … bon, je mets le nez dehors pour voir. Ok, pas plus de 4 degrés, je n’hésite plus, je choisis la première option. Tant pis si je vais manquer de légèreté, mais là, mon corps n’a pas eu le temps de s’adapter. Avant hier, on courait encore en short/débardeur à l’entraînement hein !

Donc : collant, manches longues, manchettes, buff autour du coup, bandeau et veste imperméable, puisque c’est dans le matériel obligatoire. Avec ça, je devrais tenir toute la journée en autonomie sur les sentiers vosgiens ! ;)) J’opte pour la formule porte-bidon, dans la mesure où l’organisation a prévu suffisamment de ravitaillements pour ne permettre de partir avec une seule gourde.

 

C’est Ali Selmouni qui s’est très gentiment proposé pour nous faire l’assistance. Il est venu avec un ami en renfort, ils ne seront pas trop de deux pour gérer à la fois Manu et moi. MERCI LES GARS !!! On les retrouve donc au petit matin vers 6h20 pour la logistique, avant d’aller faire quelques foulées d’échauffement. À 6H50, c’est l’heure de rentrer dans le sas de départ, où on y retrouve tous les favoris. Une bise à toutes et à tous, le temps d’échanger quelques mots pour prendre des nouvelles et le compte à rebours est lancé.

Difficile de se faire une idée objective du parcours sur un simple dessin du tracé, mais déjà, sur le profil, on sait qu’on va prendre une belle pente dès le départ. En effet, l’échauffement fut court, les premières pentes arrivent très vite ! Et quelle pente ! Le KV silvoupléééé !!! ;)) Je suis partie prudemment, j’ai vu partir Lucie Jamsin, Sarah Vieuille, et Claire Mougel. Pour ma part, je fais route avec Sandra Martin et Christelle Lazard (qui avait remporté Tulle-Brive devant moi cette année).

Nous voilà embarqués sur les pistes de ski de Gerardmer : ça grimpe dur ! J’alterne marche et course, mais la pente devenant de plus en plus raide, je dois me résoudre à marcher. Devant, les 3 guerrières ont pris le large. On joue au yoyo avec Sandra et Christelle, restant dans le même peloton, puis une autre féminine vient s’ajouter à notre tiercé. Je ne la connais pas, mais en discutant un peu, j’apprends qu’elle vient de la Réunion et qu’elle s’appelle Claire Nedelec.

On fait un bout de chemin ensemble, mais je finis par la distancier dans une montée. Je n’aperçois plus les filles devant. Bon, ça veut dire que je suis 6ème, pas très loin de Sandra et Christelle, mais également peu devant Claire. C’est dans cet ordre de classement que nous passons au premier ravitaillement au Pont de Blanchemer, au km17. 1h55 de course, déjà quelques belles bosses passées et des descentes bien techniques à devoir gérer … !

 

 

EN ROUTE VERS LE REFUGE DU SOTRÉ

Quand j’arrive au ravitaillement, je commence à comprendre que cette course va devoir rimer avec « gestion ». J’ai des très bonnes sensations de course, les jambes sont là, le souffle aussi, je prends énormément de plaisir autant sur le plat que dans le dénivelé, mais la technicité du terrain me freine.

Déjà, je ne suis vraiment pas douée quand il faut commencer à jouer aux équilibristes … mais en plus, ma cheville reste très douloureuse et fragile sur certains appuis. Il ne faut pas que j’oublie que ma belle entorse suisse n’a que 2 mois. Donc, on va composer avec et rester bien vigilante quand c’est nécessaire. L’humidité du terrain n’arrangeant rien, rendant le sol glissant sur certaines portions.

Je parviens à maintenir mon allure jusqu’au ravitaillement suivant, profitant d’un parcours alternant belles relances, et pentes raides, aussi bien descendantes que montantes. je ralouille sur les longues portions rocailleuses où il m’est quasi impossible de courir tant le sol est instable et glissant … mais ça râle aussi chez les gars derrière, ça me rassure !! Je ne suis pas la seule à avoir l’impression de me trainer quand il s’agit de jouer avec les cailloux !

Pour le moment, aucune nouvelle des écarts devant et derrière … du coup, je fais ma course sans trop m’en soucier (mais en espérant que ça ne revienne pas trop vite derrière quand même !). Pas de bobos et aucune chute (pas même une glissade sur les fesses !) en arrivant au second ravitaillement au village de Mittlach. Km30, 3h34 de course. Les gars gèrent l’assistance comme des pros, je ne perds pas une seule minute : un bidon, une barre et ça repart !! MERCI !!!

Et on le sait : c’est ici que la course commence … avec l’une des grosses difficultés du parcours : 900mD+ en 6 kilomètres, pour atteindre le point culminant du parcours à plus de 1360m d’altitude (Honneck). Je m’étonne à me sentir si bien dans cette ascension, que je parviens à grimper en bonne partie, à petites foulées. Je double pas mal de coureurs, ça motive !!

 

Que c’est agréable quand les courses se passent comme ça et que tu prends autant de plaisir sur le parcours ! Je me régale vraiment et profite de ce moment d’euphorie pour garder un bon rythme. Tout en restant bien concentrée … le haut de la montée de Wormspel est bien raide, on passe en mode marche, les mains sur les cuisses. Quelques spectateurs nous encouragent, au top !! Merci !! J’aurais mis environ une heure pour atteindre le sommet.

 

Ça caille, ça brume, la vue est complètement bouchée, dommage … j’enfile ma veste par dessus ma tenue commando : impec !! Et je me jette dans la descente, en déroulant un maximum tant que le terrain le permet. Le 3ème ravitaillement nous attend au Refuge du Sotré, km37, 4h47 de course. La météo commence à gravement se gâter, je sens qu’on va prendre le déluge sur la tête ….

 

QUAND TU NE REGRETTES PAS TON COLLANT ET TA GORE-TEX …

Finalement, j’aurais gardé ma veste sur le dos toute la seconde partie de course. La pluie devient de plus en plus forte, et finit par nous tremper de la tête aux pieds. J’ai froid alors que je suis bien habillée, je n’imagine même pas tous ceux qui sont partis en short/débardeur ce matin … je me sens toujours en super forme et continue à me régaler sur les sentiers vosgiens accidentés.

Je grappille quelques places au scratch, c’est toujours une motivation supplémentaire, mais pas de nouvelles des féminines … je ne sais même pas qui est en tête. On verra ça à l’arrivée ! En attendant, on reprend quelques belles pentes ascendantes qui empêchent toute monotonie et les paysages traversés sont d’une variété surprenante. En 60km, on aura l’impression d’être passé dans toutes les régions de France tant le décor est changeant et dépaysant. J’adore !

Les écarts commencent à bien se creuser entre les participants et je fais route seule sur de grandes portions. On a tendance à s’endormir dans ces cas là, mais j’essaye de me secouer en gardant le rythme et en me mettant des petits challenges, dès que j’aperçois une silhouette au loin devant. Peu de rebondissements jusqu’au km49, dernier ravitaillement (au lac de Longemer (Xonrupt-Longemer)). Bon, il pleut averse, mais cela ne m’empêche pas de prendre du plaisir !

6h15 de course, il reste 12km. Je m’attendais à une fin de course roulante et toute en pentes descendantes, mais Sissi, tu rêves !!! On reprend 400D+ jusqu’au 54ème kilomètre, puis une longue traversée en forestière en « pif-paf » avant de reprendre deux nouvelles bosses surprises et enfin, de rejoindre Gerardmer. Je double Michel Bowie à moins de 5km de l’arrivée, il me lance : « j’ai mal aux cannes ! »

Puis c’est Geoffroy Cardinal que je rejoins et qui peine avec une cheville en vrac aussi … on finira le parcours ensemble, en trouvant l’arrivée un peu trop loin à notre goût !! ;)) Merci à lui pour les kilomètres partagés, dans la bonne humeur et un esprit comme je les aime ! En gentleman, il me laissera même la priorité pour franchir la ligne … la classe ! 61,2km et 3500mD+ à nos montres GPS.

J’en termine donc en 7h46, 6ème féminine et 58ème au scratch. À 10 petits minutes du top 5, mais je suis à ma place, et dans tous les cas, j’ai composé au mieux avec les conditions de course du moment, et une cheville encore bien trop capricieuse pour lui faire prendre des risques. Aucun regret à avoir ! Une très belle matinée et surtout, énormément de plaisir pris sur ce parcours vosgien, que je suis bien contente d’avoir terminé sans une seule égratignure !

Un énorme bravo à l’organisation, qui a été largement à la hauteur des enjeux du jour ! Merci à tous les spectateurs qui ont bravé les conditions météos pourries pour venir nous soutenir, avec une mention spéciale pour mes deux chouchoutes, présentes pour faire du bruit du début à la fin ! Elles se reconnaitront, je l’espère ! ;)))

Par Sylvaine CUSSOT (photo intro : Nicolas Fried – www.alsace-en-courant.com)

 Article recueilli par la rédac' pour notre site www.cabalma-athle.fr, septembre 2017