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Jona AIGOUY
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Les Championnats d'Europe de Berlin, vus par Thierry
 
Les Championnats d'Europe de Berlin, vus par Thierry13-08-2018

Les Championnats d'Europe de Berlin, vus par Thierry

 

La valeur n'attend pas le nombre des années même s'il y a aussi des vieux chevaux de retour

 

Dix neuf ans et encore tant d'insouciance sans la pression terrible des grands championnats et voilà que Solène dama presque le pion aux valeurs établies tant elle progressa en si peu de temps, cassant au passage la barrière des 13 secondes signe de niveau international tout en faisant aussi un peu de bois dans le feu de l'action lors de la finale.

Heptathlonienne elle en a sous le pied sur les haies hautes qu'elle jauge de sa longiligne stature et gageons sinon nous dégageons que d'ici peu elle sera sur des podiums tant sa marge de progression semble encore large.

La préparation polyvalente donne de bonnes choses sur les sprints d'obstacle et déjà dans le passé Ladji Doucouré fit des étincelles comme s'il connaissait toutes les ficelles, espérons que cette voie presque royale fera d'autres émules qui passerons à l'action en rythme dans les intervalles.

Sur les haies basses aussi on vit à la baston Ludwy très vaillant, autre pépite déjà révélée, même si pas en or, son parcours est remarquable qui se situe au niveau de Nallet autrefois, mais n'allez pas penser qu'il s'arrêtera là Diagana a du souci à se faire dans les années qui viennent.

Le corolaire c'est bien sûr que tous n'ont pas pu atteindre les finales tentant crânement leurs chances et tenant bon la ridelle dans des temps pas infamant du tout.

On saute une étape et le demi fond encore en devenir sans que le fond de teint ne soit en cause.

Mais s'il y a un mec ici, à Berlin, qui a mené un train de berline sans s'assoupir en chemin et qui donne dans le quinté gagnant d'un pas assuré c'est bien ce mahiedine qui n'a pas eu maille à partir dans le dernier tour sans égrener le compte à rebours mais c'est offert un repas royal au niveau européen, souple est leste mais pas lesté de ses 33 années il a avalé les obstacles sans coup férir, dommage pour Koval qui n'entame sa cavale que trop tard bien peu confiant en ces chances.

C'est vers le fond qu'on n'a pas touché le fond mais le gros lot de quoi agiter les grelots et surtout apprécier la joie de Morhad qui jamais ne douta d'aller au bout des 25 tours dans un état d'esprit de combattant puis de vainqueur unique pour une grande première, et pourtant il y en a eu du beau monde auparavant sur la distance.

On ne va pas balancer sur les lancers, la concurrence en rude en grand championnats et plus d'un cador est passé à la ta trappe, genre attrape couillon, dans les qualifications. Dommage de ne pas avoir de finalistes chez les hommes et pourtant sans être dans la croyance, Bigot avait une chance de podium mais le niveau mondial est surtout européen et il aurait fallu s'arracher pour cela non seulement à la gravité ambiante mais aussi éviter les cages qui vous tendent les bras.

On ne regrette jamais assez en la constatant  la fragilité de champions qui sont des mécaniques pouvant se dérégler et l'on vit combien cela était vrai quand Mayer puis Vicaut pourtant au meilleur de leur forme ne purent continuer, le perfectionnisme et la course aux records ont leurs limites qu'on touche parfois de près et qui sans inhiber poussent à la faute ou bien à la blessure, la longueur féminine nous donnait quelques espoirs de revanche mais là aussi le faux pas guettait et après Lesueur c'était la sueur de la blessure évitée.

Pourtant il y en a des satisfactions en nombre chez ce contingent assez voire très jeune lancé dans le grand bain que c'est est presque le grand écart, attention aux adducteurs, entre des espoirs et de vieux routiers comme Gomis qui n'a pas omis de mentionner que sa fin n'était pas programmée et que sa faim restait grande, fort en marc de café qu'il a fait sien.

Nous ne savons pas encore si nous hèlerons le tavernier pour commander à grands renforts de signes un bock de bière et trinquer à de nouveaux succès qui ne seront pas des succédanés mais il y a encore de nombreuses occasions de s'enthousiasmer, au risque de s'étrangler comme Patrick Montel, alors soyons patients et ne boudons pas notre plaisir.